Sur les pas de Buffon, naturaliste et maître de forges, de grandes dynasties d’industriels participent à l’aventure de la métallurgie. En effet cette terre riche en minerai, possédant de nombreuses voies de communication et des espaces disponibles, est favorable à l’installation d’industries.
Philippe Bouhey (Paris 1836 – Montzeron, 1899)
S’inscrivant dans une tradition familiale, Philippe Bouhey et son frère Etienne, reprennent la fabrique de machines-outils en série de leur père, Etienne, à Montzeron. Celui-ci a suivi son apprentissage au Creusot avant son tour de France et son implantation à Toutry. Philippe et Etienne installent ensuite une usine à Montbard utilisant un procédé, importé des Etats-Unis, de fabrication de tubes et bouteilles en métal sans soudure. Les frères sont les premiers à implanter cette technique en France. La création de la Société Française des Corps Creux en 1895 marque l’origine des industries modernes à Montbard. Valinox nucléaire en est aujourd’hui l’héritière. Durant le XXe siècle, de nouvelles usines s’implantent sur ce pôle métallurgique formant la “Métal Valley”. Autour, des quartiers se sont constitués avec la construction de cités ouvrières et d’équipements (gymnase, école, …).
Marc Seguin (Annonay 1786-1875)
Il est le petit neveu d’Etienne et Joseph, les “frères Montgolfier”, célèbres pour leur conquête de l’air. Suite à des études de sciences à Paris, il met en pratique ses connaissances scientifiques et techniques et invente autour de 1820 le principe des ponts suspendus à câbles de fer, dont le premier est établi sur la Cance, ainsi que la chaudière tubulaire à vapeur équipant les bateaux et locomotives. De 1838 à 1868, Marc Seguin s’installe avec sa famille à l’abbaye de Fontenay transformée en papeterie et achetée en 1820 par son oncle Elie de Montgolfier. Il se consacre alors à la rédaction d’ouvrages scientifiques qu’il signe du nom de “Seguin l’Aîné”. Également entrepreneur, il fonde avec ses frères bon nombre de compagnies comme la compagnie de chemin de fer Saint-Etienne Lyon. Marc Seguin fait partie des 72 noms de savant inscrits sur la Tour Eiffel.
Etienne Coste (Lacanche, 1856 – 1925)
Au début du XXe, le maître de forge Ferdinand Coste dirige les fonderies de Lacanche vers la production d’ustensiles de cuisine et d’appareils de chauffage. Son petit fils, Etienne, reprend l’usine en 1878 et l’oriente vers la production de cuisinières et de fourneaux dont la marque est encore connue aujourd’hui dans le monde de la gastronomie. Malgré une grande distance sociale et spatiale entre le patronat Coste et les ouvriers de Lacanche, un paternalisme industriel s’est développé. Pendant plus d’un siècle, les descendants des Costes concentrent le pouvoir municipal et centralisent l’activité économique du village autour de leur entreprise métallurgique.
Jean Bertin (1917 Dryes-les-Belles-Fontaines- 1975 Neuilly-sur-Seine)
Jean Bertin passe sa jeunesse à Saulieu avant de devenir ingénieur dans le domaine de l’aéronautique. Il oriente ses recherches vers l’utilisation des coussins d’air dans les transports. L’aérotrain, dont le premier prototype circule en 1965, est une de ses inventions. Des travaux pour une ligne commerciale débutent en 1974 mais ne sont jamais terminés suite au désistement de l’Etat.
Augustin Mouchot (Semur-en-Auxois, 1825 – Paris, 1912)
Natif de Semur-en-Auxois, l’ingénieur et physicien Augustin Mouchot est précurseur dans l’utilisation de l’énergie solaire. Il tente de trouver une source d’énergie alternative au charbon. Il invente, en 1866, le premier moteur solaire avec réflecteur parabolique ainsi qu’une chaudière en verre alimentant une machine à vapeur. A l’Exposition universelle de 1878 à Paris, il reçoit la médaille d’or pour un four solaire de 20 m2.